La Maison des Amériques, un foyer d’avenir

Pablo Luna, Yseult Picard et Mónica Peña, jeunes membres fondateurs de la Maison des Amériques.

Qui sont les Latino-Québécois et les Latino-Québécoises à l’origine de la Maison des Amériques? Conversation avec trois de ses plus jeunes pionniers et pionnières.

Par Alexis Lapointe

« Nous travaillons actuellement à créer les fondations d’une institution, affirme Pablo Luna, président du conseil d’administration de la Maison des Amériques. Comme on le ferait pour un édifice, nous bâtissons un socle solide et qui va permettre aux nouvelles générations d’en faire une grande maison. »

Nouvellement diplômé d’un baccalauréat en économie de l’Université de Montréal, Pablo Luna y voit une mission qui correspond à un moment charnière pour les communautés hispanophones à Montréal. « J’ai la certitude que tous les facteurs sont réunis pour un fort succès, révèle-t-il. J’ai confiance en la communauté hispanophone, nous sommes en train de nous organiser et nous sommes 129 000 à Montréal. »

À ses yeux, il s’agit aussi d’une occasion de défendre la place de la jeunesse. « La Maison des Amériques transmet un héritage, dit-il. Nous portons un patrimoine, une mémoire qui peuvent être à la racine de nos projets et de ceux de nos enfants. »

Création engagée

Le cocktail de vendredi avait lieu à l’invitation d’Yseult Picard, Mónica Peña Cid et Pablo Luna, qui figurent parmi les trente membres fondateurs de la Maison des Amériques. Incorporée en tant que coopérative d’économie sociale, la future institution se trouve en pleine campagne de sociofinancement pour son ouverture en octobre 2019.

Voir à ce sujet l’article La Casa grande de los latinos en Montreal, de Carlos Bracamonte

Avant de prendre la forme d’une coopérative, la Maison des Amériques est venue de la Fondation LatinArte et de sa présidente, Angela Sierra. « Le désir de m’engager est venu pour moi par l’art et la littérature, note Pablo, qui a notamment fait paraître un essai littéraire en 2018 dans la Revue Hispanophone. Parallèlement à mes études en commerce, j’écris et je lis beaucoup. »

Lieu d’exposition

D’ailleurs, le président du conseil d’administration révèle que l’équipe occupe actuellement les espaces de travail collaboratif de MT Lab, situés au Complexe des sciences de l’UQÀM. « MT LAb constitue un incubateur d’innovation et ce partenariat nous met en relation avec d’autres startups, se réjouit-il. Nous allons chercher le soutien et la reconnaissance de nombreux partenaires. »

Sens des Amériques

Yseult Picard a vécu durant huit ans en Bolivie, où elle travaillait pour un organisme valorisant l’échange interculturel par le théâtre à La Paz.  Aujourd’hui, elle œuvre à offrir un volet médiatique à la Maison des Amériques.

En Bolivie, elle s’est constamment sentie chez elle. « Il y a quelque chose qui nous prend immanquablement au cœur en Amérique latine, soulève-t-elle. Nous sommes plus proches qu’on peut le penser et il existe un lien profond qui nous unit. »

À ses yeux, l’accueil et l’échange se trouvent au cœur de la nouvelle institution. « On se rend compte que nous sommes citoyennes et citoyens des Amériques, témoigne-t-elle. Notre travail s’inscrit en ce sens et nous voulons lui donner davantage de pouvoir, culturellement et politiquement. »

« Ese es mi Montreal »

Également membre fondatrice de la Maison des Amériques, Monica Peña Cid est venue il y a un an et demi pour un voyage d’affaires à Montréal. Propriétaire de la galerie Arto à Mexico, elle espérait ouvrir de nouveaux horizons d’échange artistique au Québec.

À son arrivée, on met la galeriste en contact avec Angela Sierra, directrice générale de la Maison des Amériques. « Angela m’a tout de suite invitée à participer au projet, dit-elle. J’aurais voulu qu’une maison comme celle-ci existe à mon arrivée à Montréal, c’est finalement en participant à sa fondation que je prends ma place. »

Déjà, Monica caresse le rêve de s’établir à Montréal. « Je reviens à peine d’une promenade au mont Royal, raconte-t-elle avec émotion. Je me sentais tellement bien et en regardant le paysage, je me suis dit « Ese es mi Montreal ».

Il s’agit en premier de l’ouverture à l’innovation qui l’a conquise à Montréal. Un dynamisme qu’elle trouve particulièrement à la Maison des Amériques. « Aujourd’hui dans les organisations, les nouvelles générations importent beaucoup et c’est le cas ici, dit-elle.  En affaires comme dans les arts, on souhaite dépasser les frontières. »


Alexis Lapointe est étudiant au Certificat en journalisme à l’Université de Montréal. Journaliste pigiste, il donne voix par ses articles à sa passion pour la langue et les cultures hispaniques. Il fait de la traduction de l’espagnol au français pour Hispanophone. Lire plus d’articles de l’auteur.