Vous postulerez à un emploi ou vous pensez à devenir professeur? Il serait optimal de certifier votre maitrise de la langue par un diplôme du SIELE à l’UNAM-Canada.
Par Carlos Bracamonte / Traduction par Emmanuelle Richard
Version en espagnol
Étant donné l’absence de statistiques officielles sur l’enseignement de l’espagnol au Canada, la professeure María de Lourdes Gay a passé plus d’un an et demi à faire des recherches sur la situation générale de cette langue au pays. La présence massive des hispanophones natifs et non natifs dans cette région l’a sans doute motivée à découvrir où ils ont appris ou étudié l’espagnol, et de quelle façon il est enseigné. Sans donnée au niveau fédéral, María de Lourdes Gay a délimité son étude à la province de Québec et a demandé de l’information à chaque centre d’enseignement de l’espagnol, aux associations diffusant cette langue et au secteur des statistiques du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec. En 2014, avec les chiffres déjà comptabilisés, elle a publié un intéressant article intitulé « La situación del español en Canadá y la enseñanza de ELE en Quebec » (La situation de l’espagnol au Canada et l’enseignement de l’ELE au Québec) qui révèle, entre autres, le grand nombre d’étudiants en espagnol langue étrangère (ELE). Par exemple, entre 2012 et 2013, au Québec seulement, il y en avait presque 95 mille au secondaire et 25 mille au cégep, en incluant les programmes de formation continue.
Trois ans après la publication de cet article, il est possible que beaucoup de ces étudiants cherchent un emploi ou peut-être qu’ils travaillent déjà. Ont-ils mentionné dans leur curriculum vitae qu’ils connaissaient l’espagnol? Ont-ils attesté de leur compétence par un quelconque document ou diplôme, comme on peut le faire avec l’anglais (TOEFL) ou avec le français (Test de français international)?
La nécessité de démontrer notre maitrise de l’espagnol au niveau professionnel a été prise en compte par le Servicio Internacional de Evaluación de la Lengua Española (SIELE) (Service international de l’évaluation de la langue espagnole), une accréditation de validité mondiale qu’il est possible d’obtenir dans un délai de tout au plus trois semaines. On pourrait dire que le SIELE est une sorte de « TOEFL hispano ». Avec ce diplôme, vous pourrez démontrer à votre employeur éventuel que vous maniez avec excellence l’espagnol, ce qui peut être fondamental si vous posez votre candidature dans des entreprises ou des organisations spécialisées dans la sélection et la formation du capital humain. Avec le SIELE, les professeurs et instructeurs de cette langue au Canada, ainsi que les experts en coopération internationale, pourront aussi certifier leur compétence linguistique. De plus, le SIELE devient indispensable pour ceux et celles qui désirent être admis dans des programmes d’études hispanophones.
Cette certification est promue par le prestigieux Institut Cervantes, l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), l’Université de Salamanque et l’Université de Buenos Aires. Le SIELE bénéficie également d’un réseau de 75 institutions associées dans plus de 20 pays. Au Canada, l’UNAM est récemment devenue l’unique institution autorisée à décerner cette certification. Le 3 novembre dernier, le programme a été inauguré officiellement en présence du recteur, le Dr. Enrique Graue Wiechers, et différents représentants et autorités académiques et publiques.
Comment obtenir le diplôme?
Il faut passer quatre examens : compréhension de lecture, compréhension auditive, expression et interaction écrites, et expression et interaction orales. Selon l’UNAM-Canada, vous pouvez obtenir le diplôme SIELE « en vous inscrivant en ligne sur la page web www.canada.unam.mx. L’examen se réalise de manière présentielle où siège l’UNAM-Canada à la date convenue. Le principal avantage de ce modèle, si on le compare à d’autres systèmes de certification traditionnels, c’est que le candidat ne réussit ou n’échoue pas l’examen, sinon qu’il est informé de son niveau dans une échelle d’évaluation » [traduction].
« Nous pensons que cette certification peut être d’intérêt pour le gouvernement canadien, étant donné que l’espagnol est l’une des douze langues les plus parlées au Canada » [traduction], a indiqué le Dr. Enrique Graue Wiechers, en affirmant également que la population hispanophone de Montréal est la plus grande du pays, suivie par celles situées à Ottawa-Gatineau et à Toronto.
Depuis que l’UNAM-Canada a ouvert ses portes en 1995, elle a cherché à devenir un espace d’échange multiculturel pour les étudiants, en promouvant la culture mexicaine ou en enseignant l’espagnol aux Canadiens, et le français et l’anglais aux hispanophones qui ont décidé de débuter une nouvelle vie professionnelle à l’extrême nord de l’Amérique.
Vous trouverez plus d’information sur le SIELE sur le site de l’UNAM-Canada.
Carlos Bracamonte est un journaliste péruvien. Il est chroniqueur sur des histoires d’immigrants dans Noticias Montreal. Éditeur de revue Hispanophone au Canada. Lire plus d’articles de l’auteur.
Emmanuelle Richard est étudiante au doctorat en Littérature option études hispaniques à l’Université de Montréal. Sa thèse porte sur l’enseignement des variétés de l’espagnol dans les cours d’espagnol langue seconde/ étrangère. Elle est chargée de cours à la même université où elle enseigne la traduction espagnol-français et l’espagnol langue seconde.
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