Parmi les plus vendus par la SAQ l’année dernière, on trouve les vins d’Argentine et du Chili. Cet article est un préambule à plusieurs articles où nous ferons état de la présence exceptionnelle des vins d’Amérique du Sud au Québec et au Canada.
Par César Salvatierra / Traduction : Pedro Luiz Freire Cardadeiro
Version en espagnol
L’année dernière, des milliers de bouteilles de vin ont versé leur bonté dans les verres. À elle seule, la Société des alcools du Québec (SAQ) a vendu 169 millions de litres de vin. Le montant s’élève à 2393,8 millions de dollars. Le vin représente 72 % de toutes les boissons alcoolisées vendues en 2019 par la SAQ, société mandatée par l’État québécois pour commercialiser des boissons alcoolisées sur tout le territoire de la Province.
Ce que les chiffres reflètent est confirmé par l’hispano-canadienne Marina La Forgia, journaliste et sommelière d’origine argentine. Elle vit au Canada depuis 2004, date à laquelle elle a commencé à travailler chez Global Wine & Spirits : « Depuis que je suis arrivée ici, j’ai vu comment le vin argentin a triplé son offre au Québec. Dans la province, le vin fait partie de l’identité du consommateur ».
Selon le rapport annuel 2019 de la SAQ, des vins de trois pays hispanophones se sont distingués en termes de ventes et figurent parmi les dix premiers de la liste : l’Espagne a atteint 9 %, le Chili 3 % et l’Argentine 2 %. Cependant, les 14 % que ces trois pays accumulent ne représente qu’une timide fraction de ce qu’importe un pays comme la France (30 %) ou l’Italie (25 %).
La demande croissante de vin en provenance de ces pays est une réponse au fait que le Canada est devenu l’un des dix plus grands pays importateurs de vin. Selon la base de données BestWineImporters, plus de 70 % du vin consommé au Canada est importé. Cette entité cite les recherches d’Euromonitor où il est prévu que dans les 5 prochaines années, les ventes de vin au Canada « enregistreront une croissance de 2,9 % en volume, et que bien que les vins mousseux connaissent la plus forte croissance, les ventes de vin blanc continueront à augmenter plus rapidement que celles de vin rouge ».
BestWineImporters signale également que dans cinq ans, la consommation annuelle de vin par habitant au Canada devrait passer de 0,6 % (calculé en 2013) à 4,1 %, soit environ 16,4 litres/adulte.
Une autre source, Wine by Numbers, indique que malgré la pandémie, les importations de vin ont augmenté au Canada au cours des six premiers mois de cette année. Le pays a importé 223,9 millions de litres entre janvier et juin 2020. Douze millions de litres de plus qu’à la même période en 2019. De ce chiffre, 79,9 millions de litres correspondent à des litres de vin en fûts.
En ce qui concerne ce type de vin, le Chili et l’Argentine se distinguent dans la liste des importateurs. Le Canada leur a acheté respectivement 16 millions et 12 millions de litres de vin en fûts. En fait, les importations de fûts ont augmenté par rapport au vin en bouteille grâce à une diminution du prix. La somme des vins en fûts en provenance d’Argentine, du Chili et d’Espagne (3,4 millions de litres) représente 43 % du total des achats du Canada au cours du premier semestre de cette année.
Les chiffres réaffirment une habitude ancrée dans la culture du pays et, surtout, de la province. Mais ils ne nous conseillent pas sur le choix du vin idéal. Les étagères de la SAQ débordent de bouteilles, mais nous connaissons très peu sur leur identité inexplorée. Il y a des rouges, des blancs, des vins mousseux, des malbecs, des sauvignons, des tannats, entre autres. Dans nos prochains articles, nous parlerons de la présence au Québec de vins d’Argentine, du Chili, d’Espagne, des progrès de l’Uruguay et de la façon dont le Mexique se prépare pour une veillé.
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César Salvatierra est un agent pour les questions interculturelles et chef de projet pour le magazine Hispanophone. Lire plus d’articles de l’auteur.